Coups de Coeur

C’est maintenant que tu le découvres ? #3 Young Fathers

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« White men are black men too » ce n’est pas qu’une phrase dont le message n’est pas bien compliqué à comprendre, c’est surtout le nom du dernier album de Young Fathers sorti le 3 Avril.

Young Fathers: bad boys d’Edimbourg

Après l’Angleterre avec Fyfe, l’Irlande avec All Tvvins c’est maintenant au tour de l’Écosse d’être mis à l’honneur sur cette chronique. Le groupe basé à Edimburgh s’est formé en 2008 autour de trois membres : Kayus Bankole, Graham Hastings et Alloysious Massaquoi. Les trois comparses vont attendre 2010 avant de mettre au jour deux premiers projets, « Automatic » et « Dancing Mataray ». Ces deux morceaux seront repris de nombreuses fois par différents artistes méconnus à la manière de « Want it Back » de Guts.

Un bon nombre de recruteurs pourraient demander à quoi correspond la pause de 3 ans de votre CV, cette ellipse peut s’expliquer par un long voyage spirituel, une dépression ou un séjour en prison mais certaines de ces options ne plairont pas à la personne en face de vous. Du coup, entre les deux morceaux présentés datant de 2010 et « Tape One » sorti en 2013, on ne cherchera pas à comprendre le pourquoi de cette absence. « Tape One » puis « Tape Two » sont comme leur nom l’indique, deux mixtapes qui vont mettre un son sur ce que veut être Young Fathers. Ces mixtapes de très bonne qualité, pour ce que l’on peut appeler un premier jet, sont déjà un savoureux mélange entre une musique électronique à la portée de tous et un hip hop loin de la volonté ironique « trash » de Run the Jewels à titre de comparaison.

https://soundcloud.com/anticon/young-fathers-mr-martyr-1

Ces deux mixtapes (notamment « Tape Two ») sont déjà récompensées en 2014 en Écosse.

Cette même année 2014 va voir la sortie d’un premier album « DEAD« , tout en majuscules. Cet album va se détacher des deux mixtapes par sa tournure plus rap, les instrus (si on ose appeler ceci des instrus) sont beaucoup plus travaillés et les qualités pures de technique de rap sont mises en avant. Il s’agit aussi de l’album du changement de label, les trois bonhommes passent d’Anticon à Big Dada. Le point commun entre ces deux labels ? Leur indépendance.

young f

Toujours chez Big Dada, c’est donc le deuxième album de Young Fathers qui a vu le jour ce vendredi 3 Avril. Cet album peut s’apparenter à celui de la confirmation, mais que nenni. On n’a pas fini de découvrir de nouvelles facettes à ce groupe si atypique. Comme nos mélanges de physique chimie en cinquième B de nos collèges respectifs, cet album est hétérogène, dans le sens où chaque morceau n’a aucun corps commun avec celui qui suit/précède. Les bases électro varient du très simple à l’extrêmement travaillé selon les chansons. Le côté rap est moins présent dans « White men are black men too » mais il est remplacé par une tournure soul qui se marie étrangement bien avec les instrus électro.

Pour résumer, White men are black men too mélange une électro gérée avec un mélange folk, soul, pour au final un album sans raté. Si je devais trouver un défaut à cet album, c’est qu’aucun morceau ne sort largement du lot pour sa qualité. L’album est hétérogène dans le genre, mais homogène dans la qualité, 38 minutes à ne pas manquer et plusieurs heures d’écoute pour l’intégrale des projets des trois hommes.

NB : les dates de sortie des mixtapes divergent selon les sources, donc pour construire chronologiquement mon article, j’ai choisi les dates qui me semblaient les plus sûres. Bises.

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