Coups de Coeur

Le disque du mois #8 – Built on Glass de Chet Faker

Partager cet article

« En Mai, fais ce qu’il te plait », comme dirait ma grand-mère, et c’est  bien  ce que l’on a l’intention de faire. Des premiers barbecues en espadrille, aux petites bières champêtres en passant par ce festival lyonnais que, chaque année, on attend avec les potes comme des enfants devant une attraction de Disneyland : Les Nuits Sonores.

Le mois de Mai promet d’être intéressant.

Pour se préparer à ce joli programme, et se laisser entrer pleinement dans le printemps, on a  trouvé notre bande-son, un homme aussi talentueux que barbu ; Chet Faker et son premier album, « Built On Glass »

Australie, mon amour

chet_faker_thesocial_8may2012

Habitué à vous présenter des groupes « made in France »,  je n’ai pas pu résister à l’envie de vous parler de cette scène électronique australienne qui me ravie chaque jour un peu plus.

Au cœur de cette gigantesque machine  à « talents », se trouve le magnifique label « Futur Classic ».

De sa maison mère à Sydney, il produit, distribue et organise les concerts de l’incroyable armada australienne, qu’il a réussi à signer. Sans vouloir engager une liste exhaustive de noms, je me contenterais de désigner à la barre les trublions musicaux suivants ; Flume, Flight Facilities,  Cashmere Cat,  Panama,  et enfin bien sûr Chet Faker.

Est-ce vraiment nécessaire de vous les présenter, de vous rappeler qui est qui..

Dans le doute, je vous aie préparé une petite playlist « Made in Futur Classic », histoire de vous rafraichir la mémoire.

Ces présentations étant désormais faites, on peut s’atteler à l’objet notre article, le premier album de Chet Faker.

Chet Faker, nouveau roi de la pop moderne

Chet Faker,  c’est d’abord un morceau sublime publié il y a trois ans, qu’il l’a propulsé au sommet de la pyramide pop. Ce morceau, c’est No Diggitiy, annonciateur déjà, de quelques choses de grand à venir.

Sans suis un EP Thinking In Textures que la critique australienne consacre à deux reprises comme révélation de l’année (les Australian Independant Records Awards et les  Rolling Stone Australia Awards).

On sent alors chez ce grand barbu, une capacité étrange à mélanger les influences, notamment le jazz dont il se déclare grand fan (il se fait appelé Faker en référence au jazzman américain Chet Baker), mais aussi  dans ses beats nonchalants, que l’on retrouve un peu partout dans sa musique et qui laisse entrevoir  la musicalité aérienne d’un Jon Hopkins, ou la puissance mélodique du duo Allemand, Âme.

Car clairement, si l’on présente Chet Faker comme un chanteur pop, c’est avant tout un artiste à résonance électronique.  Dans ces choix musicaux, comme dans ses orientations. La superbe collaboration avec Flume en est la preuve ainsi que sa dernière prestation à la Boiler Room de Melbourne, qui l’a présenté aux yeux du monde comme le nouveau messie d’une électro pop que l’on avait cru oublié depuis la disparition prématurée des Versaillais d’Air.

Built of classe, confirmation d’une révélation

Que l’on vous le dise d’entrée, Built of Class est un grand disque, surement  l’une des choses les plus intéressantes parmi tout ce qui va se faire à l’approche de l’été.

Composé en 12 titres, la grande force de l’album  est de réussir à maintenir l’auditeur dans le mélange des genres avec élégance et grace. Tantôt électro smooth (« Release your Problems »),  tantôt  RNB futuriste (« Melt »),  tantôt pop (« Gold ») limite trip-hop (« Blush »), parfois Jazzy dans « Lesson in passion » voire un joyeux mélange de tout cela (« Cigarettes & Loneliness »), avant d’atteindre le paroxysme de ce luxueux bordel de sensibilité dans « 1998 ».

Mon gros coup de cœur reste le deuxième morceau de l’album « Talk is cheap », petite pépite qui vous laisse à penser que malgré les influences diverses de Faker, on est bien en train d’écouter son album.

Chet Faker, c’est un nomade de la musique, sans style, et pourtant terriblement stylé. Le mec est partout et en même temps nulle part, il se balade sur les terrains musicaux avec élégance et décontraction. Il est le passé, le présent et peut être dans un sens l’avenir de la musique électronique. Il est cet enfant qui a grandi au milieu des Internets, et qui a tellement écouté de musiques aux influences diverses qu’il ne sait plus où donner de la tête  mais nous invite dans son voyage.

Le mieux c’est de le suivre, vous ne serez pas déçus.

Related posts

Comprendre le phénomène de la Quenelle

Paul

Berlin en 3 jours : Le récit de Boris

Hellotrip .fr

Le disque du mois #4 – Casseurs Flowters – Le rap des faux branleurs

Bizolle