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On a testé pour vous : Apprendre l’anglais autour d’une pinte

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Les Français seraient des cancres en matière d’anglais, 69eme exactement sur un classement de 109 Pays. Mais pas besoin de statistiques pour le reconnaître, le Français est mauvais en langue, n’importe qui ayant eu l’occasion d’échanger en anglais avec un Allemand, Néerlandais ou Suédois a pu se rendre compte aisément de la différence de niveau.

Le concept: Discuter avec des anglais autours d’une bière avec Franglish

Pourtant l’Anglais est aujourd’hui essentiel, tes parents te l’ont sermonné  après chaque conseil de classe, depuis tes 11 ans, et tu sais que (pour une fois), ils n’ont pas tort. Si ce n’est pour décrocher le poste de tes rêves, la bilingue-attitude te permet de regarder le dernier Games of Throne sans attendre les sous-titres ou encore de draguer des jolies Danoises en soirée, deux choses franchement utiles.
Dans notre société ouverte et internationale, la majorité des étudiants ont eu l’opportunité de partir faire un « Erasmus », pèlerinage de la beuverie et stage en ouverture d’esprit. Souvent cette expérience a au moins le mérite de donner quelques bonnes bases en anglais et parfois une cirrhose du foie. Mais une fois de retour au bercail, toute cette aisance à l’oral, si durement acquise, s’estompe jour après jour.
Hurlubberlu n’aime pas beaucoup les cours et vous a déniché une expérience anglophone beaucoup plus fun que votre prof de lycée. Sur le même principe que le speed-dating, l’aspect dating en moins, le concept est d’échanger avec des anglophones 7 minutes en anglais et 7 minutes en français, puis de changer de partenaire. Parce que apprendre c’est bien mais apprendre un verre à la main c’est mieux, on est allé s’essayer à cette pratique.


18h : Je vérifie mon mail avec l’adresse et l’heure du speed meeting. 2 jours plus tôt je me suis inscrite, via le site Franglish  pour participer à cet événement. Trajet en métro : Check, appli I-phone traductrice en « bouée de sauvetage » : Check. Tenue vestimentaire : Je décide de jouer la carte « confusion« , ce sera veste en tweed et derbys vernies, ma peau blanche et mes taches de rousseurs finiront le look : on ne pourrait pas faire plus anglaise.

18h20 : Dans le métro je m’interroge sérieusement sur mes capacités à tenir des conversations toute la soirée, l’anglais ça fait un bail que je ne l’ai pas pratiqué. « Cut, Cut, Cut« , « Forget, Forgot, Forgotten » « Drink, Drank, Drunk« , dans mon cerveau c’est ambiance veille de partiel.

18h22 : Le destin vient me rassurer lorsque que j’entends une touriste américaine demander, dans un français plus qu’approximatif, quelques renseignements : Peut-être que je ne suis pas bilingue, mais les anglophones ne sont pas réputés pour être des as en langues étrangères non plus.

18h35 : Arrivée au bar, je suis une des premières, ce qui me donne le temps de faire une petite inspection des lieux. C’est plutôt une agréable surprise, les organisateurs ont réussi à trouver un lieu à la fois sympa mais aussi assez grand pour accueillir confortablement tous les participants.
Une des organisatrices se dirige vers moi pour m’indiquer la marche à suivre, elle me parle en français d’office, échec de ma tentative « look confusion« .

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18h40 : La majorité des participants sont maintenant arrivés, on se regarde tous un peu du coin de l’oeil sans vraiment oser venir se parler. Je crains que le même vide intersidéral s’installe une fois seule à table avec quelqu’un. Dans ma tête je fait rapidement le tour des sujets qu’on pourrait aborder : la grossesse de Kate,  le référendum en Ecosse, le mariage de George, on évitera seulement de parler de Jeanne d’Arc.

18h43 : Alors que je sirote mon verre de rouge en bonne Française, l’archétype du gentleman britannique fait son entrée dans le bar, je me dis qu’avec lui je voudrais bien que mon speed-meeting se transforme en speed-dating.

18h50 : Je m’installe à ma table et suis bientôt rejointe par mon premier interlocuteur, un Neo-Zelandais : Braen (attention pas Brian), il m’explique que c’est un prénom d’origine Gallique. Un de mes amis Anglais m’ayant un jour expliqué que les Gallois étaient experts en prénoms étranges (vous appelleriez votre fils Perceval vous?), je n’ai pas eu de difficulté à le croire.

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18h51 : Ecouter est une chose mais il est temps de se lancer. « Whéére are you fromeuh?« , au niveau de l’accent je m’auto inflige un 0, mais finalement la conversation est plutôt fluide et malgré le brouhaha on arrive très bien à se comprendre, et même à faire quelques traits d’humour. Braen me dit que mon anglais est vraiment parfait, je l’entendrai dire ça aux trois interlocuteurs suivants dans la soirée, mais pour l’heure, j’y crois.

18h57« It’s time to switch guys », il est temps de parler français. Enorme surprise, le niveau de mon partenaire est vraiment très bon, et ce sera le cas, à 90%, de tout les anglophones avec qui je parlerai.

19H11 : Je quitte à regret Braen et découvre ma nouvelle interlocutrice, une anglaise étudiante Erasmus. Constatant que nos deux verres sont presque vides je lui lance un « cul sec« . Elle ne connaissait pas l’expression, alors que je lui explique la signification elle me répond avec l’accent le plus charmant du monde « ohhhh, c’est parce que le cul du verre est sec? ». Le temps que ça monte, je lui répond qu’elle a surement raison.

19h30 : C’est l’heure de la pause, mon cerveau pense clope, le cerveau des anglais pense bière. Une fois à l’extérieur je réalise que je suis la seule fumeuse, les bilingues seraient-ils des gens plus sains que la moyenne? Il y a quelque chose à creuser.
Finalement un Français me rejoint pour « prendre l’air ». Le gaillard est un habitué. Etudiant en droit, contrairement à tout ses copains d’école de commerce, il n’avait pas eu l’occasion de partir faire un semestre à l’étranger. Puisqu’il n’avait pas pu aller en Angleterre il avait laissé l’Angleterre venir à lui en pratiquant régulièrement ici. Il y avait même fait de belles rencontres dont une New-Yorkaise qu’il était allé visiter 3 fois en 2 mois (si toi aussi tu veux des parents chez Air France : Clap your hands!).

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19h45 : Fin du break, commande d’un dernier verre, les rencontres s’enchainent et ne se ressemblent pas : Anglais, Américains, Australiens, Nouveaux-Zelandais, Sud Africains, Ecossais… la diversité des nationalités et des profils est impressionnante.

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19h46 : « Teach me something dirty » Mon nouveau partenaire pose les bases clairement. Je me lâche en ajoutant une touche belge inspiré par Hergé. Bachibouzouck, moule à gaufre et graisse de trombone à coulisse font maintenant parti de son vocabulaire.

20h : La soirée touche à sa fin alors que je suis au milieu d’un grand débat avec un américain orginaire de San Fransisco. 2 semaines après son arrivée il avait déjà une bonne analyse du système français « Votre Université c’est vraiment super bien, mais qu’est ce que c’est le bordel pour s’inscrire! ».

20h15 : Fin du speed-meeting, on vient d’entamer le sujet du système de santé avec mon nouveau copain ricain « quand s’arrête le libéralisme? » « Micheal Moore est-il un propagandiste? » trop de questions qui ne peuvent s’élucider en 10 minutes. Il me propose de se joindre à un verre avec quelques uns de ses amis. Ravie de prolonger l’expérience j’accepte. En sortant je croise le gentleman anglais, il remercie l’organisatrice, a passé un excellent moment et promet de revenir bientôt. Une bonne raison, pour moi aussi, d’y revenir sans tarder.

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