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« Ne soit pas esclave de ta vie »

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20h, je rentre du boulot dans un métro plein à craquer, je ne pense qu’à une chose, quand aurai-je le temps de m’amuser ? Ce soir ? Vous n’y pensez pas, je viens de bosser plus de 10 heures dans la journée et je n’ai qu’une envie … aller me coucher. Les portes du métro s’ouvrent et rentre alors une magnifique brune taillée mannequin, une joie de vivre à revendre, un sourire à rendre jaloux les anges et un corps tout droit venu d’un catalogue de lingerie+. En temps normal, j’aurai essayé de capter son regard, la faire rire ou simulé de faire tomber mes clés à ses pieds pour qu’elle les ramasse et alors tenter de faire quelque chose … Mais plus maintenant, mon seul souhait c’est de vite renvoyer mes papiers à la banque en rentrant pour qu’elle arrête avec ses AGIO, et pouvoir me coucher. J’entends alors le rire de deux enfants jouant au fond du métro, et j’essaye, j’essaye de me rappeler à quel point j’étais heureux au même âge… mais en vain… Même si j’ai beau savoir que je l’étais, je n’arrive plus à ressentir cette sensation. L’innocence, la spontanéité, la curiosité et le jeu ont été remplacés par la crainte, la routine, l’angoisse et le travail. Je me sens triste, fade. Je souris pourtant du matin au soir mais ce n’est qu’un masque que je porte. Tout comme ce fardeau auquel on ajoute chaque jour un peu plus de poids et qui scelle chaque jour de plus en plus cette vie en enlevant toute légèreté de jeunesse. Je ne peux plus voler avec Clochette. Même si je ne suis pas atteint du syndrome de Peter Pan : je n’ai jamais eu aucune crainte quant à l’idée de grandir … bien au contraire ! Mais aujourd’hui je réalise. ..

Je réalise que je travaille 200 heures par mois pour gagner quoi ? Rien. Les pauvres 1500 euros que je gagne en travaillant comme un acharné partent quasi uniquement pour mes besoins primaires (loyer / nourriture / vêtements). Je fais pourtant un régime avec des pâtes 20 jours par mois, j’ai arrêté de porter des marques trop chères et d’en acheter à tout va. De toute façon, je n’ai pas de place et je vis aujourd’hui dans une seule pièce qui me sert à la fois de chambre, salon et cuisine. Hé oui, tout se monnaie aujourd’hui, y compris l’air.

Je réalise alors que je suis devenu esclave. Esclave de ma vie. Mes seuls moments de répit je les passe à dormir pour essayer de retarder ce burn out qui rôde tel une épée de Damoclès au dessus de ma tête. Et pour mes rares moment de loisirs, mon dur labeur ne me permet même pas d’en profiter comme j’en aurai envie. Bien que je travaille plus de 15 heures supplémentaires chaque semaine par rapport à une personne lambda, je suis obligé de compter chaque euro comme lorsque j’achetais des « pogs » 10/15 ans en arrière.

"Le lundi n'est pas si nul, c'est juste c'est ton boulot qui est merdique"
« Le lundi n’est pas si nul, c’est juste c’est ton boulot qui est merdique »

Mais à qui la faute ?

Je dirais qu’ils sont tellement nombreux qu’on ne peut pas les montrer du doigt, alors on dit au final que c’est la faute à personne. ça nous permet à nous, petites mains, d’apprendre à faire avec. Nous le savons, la génération Y est la génération des sacrifiés. Le pouvoir d’achat est au plus bas et il ne fait malheureusement plus bon vivre dans l’hexagone. Certains diront que c’est à cause des chefs d’entreprise qui ne payent pas assez, mais je leur demanderai de les laisser là où ils sont car la majorité ne gagnent pas plus que leurs salariés et ils ont leurs entreprises en jeux.  Ils n’ont ni les mêmes horaires, ni le même stress, ni les mêmes responsabilités et peuvent se retrouver broke en moins de deux.

 Arrêtons cependant de nous morfondre, nous savons tous que dans n’importe quel contexte, il y a toujours des exceptions. Nous pensions également tous que nous serions cette exception. Hélas, le temps nous a rattrapé, il a fallu trouver un travail pour payer le loyer, et comme les emplois ne couraient pas les rues, on a dû les chercher dans le caniveau en retournant le cadre qui portait auparavant fièrement notre diplôme d’école sup.

Pour un temps d’abord, croyait-on mais on a vite oublié nos « jobs de rêve » car on n’a plus l’envie de  chercher un autre job lorsqu’on rentre  complètement lessivé. Et  alors, on se laisse aller….

Le point positif, c’est qu’il arrive de nous en rendre compte ! Comme aujourd’hui dans ce métro . Alors, que faire ?! Déménager? créer sa boîte?, scruter les nouvelles offres d’emplois? : les choix sont multiples, surtout ne jamais se morfondre. Le principal est de rester fidèle à soi-même, de se sentir bien dans sa tête et  de se dire que ce passage ne soit qu’un mauvais moment de sa Vie.

confucius-choose a job you love and you will never have to work a day in your life

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