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A la recherche de l’homme moderne ?

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La définition de l’homme moderne nous échappe, perdu entre rêves de grandeur et simplicité.

Qui un jour ne s’est pas trouvé médiocre? Vraiment médiocre? L’homme moderne triomphe dans l’art de planter ses adversaires. Il l’ait détruit, les laisse tomber. Il lâche sa copine sans lui dire mot, sur Facebook, ou part texto. La plupart du temps, il ne prend pas la peine de la prévenir s’il est en retard. Il s’en fiche. Il préfère aller faire un resto avec sa bande d’amis qui comme lui ont planté leur copine ce soir-là. Bref, l’homme moderne est un peu pommé. Déchiré entre l’envie de passer la soirée sur Facebook à regarder le profil de filles plus ou moins canons et celle de se faire un petit bistrot en amoureux avec sa douce, il penchera finalement pour la seconde option. Pourquoi, direz-vous? Parce que l’homme moderne est humain, avant tout. Son attrait pour Twitter ou Youtube n’est que passager. Au fond, il sait bien que les réseaux sociaux ne font sens que tard le soir ou en plein milieu d’après-midi un dimanche, lorsqu’il pleut. Cette médiocrité naturelle, elle se retrouve un peu partout. Elle s’appelle résurgence de symptômes modernes, critique de l’informatique, passage devant l’ordinateur, besoin d’évasion face à  l’être aimé.
La société fonctionne ainsi, le concept d’amour est dépassé. Pour le faire ressusciter, il faudrait détruire l’ordinateur, l’enfermer dans le placard et partir faire un tour du monde. Impossible. Métro,boulot,dodo. Tel est le rythme de vie de l’homme moderne, condamné à écouter sur son Iphone les dernières musiques téléchargées. Drôle de monde, drôle de société.
C’est la réplique infinie de la fille qui drague son mec un verre de vin blanc à la main à la terrasse d’un café rue de Bucci. Elle aime son sourire de beau gosse, sa peau mal rasée, son jean légèrement délavé, ses chaussures de tueur en daim bleuté, et sa chemise à carreaux qui lui rappelle les cow-boys de films qu’elle n’a jamais vu. Parfois, elle sort une cigarette pour faire genre, mais lui s’en fiche. Il ne fume pas. L’homme moderne ne fume que très rarement. (cf notre article là) Sa dignité l’en empêche. Il se retient de tout. Même de plaire. Drôle de comportement. Son atout principal: le sourire. Un sourire de dingue. Des dents parfaites. Il sait sourire, l’homme moderne. On ne lui pas appris à l’école, ni sur internet. Il lui ait venu naturellement, avec le temps et l’expérience. C’est un sourire naturel, qui n’a rien à voir avec celui des pubs pour dentifrices. Un sourire parfait qui dit tout haut: « moi homme moderne, j’ai conscience de ma médiocrité, et avoir fait une bonne école ne me rends guère plus intelligent. »
homme moderne - cigarette
Au contraire, cela le rabaisse au statut d’intellectuel subissant de plein fouet l’éducation de parents avisés qui lui ont prescrit les bonnes méthodes pour surmonter le périlleux exercice de la dissertation. L’homme moderne préfère nier son diplôme pour s’élever au rang de celui qui n’a pas réussi. Il l’aurait rendu médiocre. D’une médiocrité excellente, lui permettant d’atteindre la crème des cabinets de conseil ou des plus grandes entreprises. Il ne dort plus, mange des sushis. Derrière son ordinateur, il n’en peut plus. Pourtant, il tient le coup. Il faut bien. La pression du genre humain l’empêche de fuir dans les montagnes pour aller renforcer ses ressources spirituelles. Cynique, lassé, il s’enivre de travail vêtu d’un costard parfaitement taillé qui lui sied comme un gant. Cette médiocrité, l’homme moderne en est fier. Profondément. Elle le sauve de son existence. Pas marié, il enchaîne les petites histoires sans lendemain jusqu’au jour où il rencontrera la bonne. Celle avec qui il pourra construire un foyer, avoir des enfants, et savourer sa réussite professionnelle à quarante ans. L’homme moderne est infiniment cultivé. Il a lu tout Platon et maîtrise l’anglais sur le bout des doigts. Une troisième langue vient compléter son palmarès. Il est capable de réciter Baudelaire au bureau.
L’homme moderne paraît complet et heureux: diplômes, culture, argent, amis, famille, tout lui réussit. Il excelle. Sa photo de profil Linkedin est parfaite: un mannequin d’une beauté infinie sans une ride. D’où vient donc cette médiocrité qu’on lui prête? D’un manque de liberté. Perdu entre le désir de réussite sociale et l’envie de dominer l’autre à tout prix sans en avoir forcément conscience, l’homme moderne est malheureux. Incapable d’être médiocre dans un domaine parce qu’excellant dans tous, désabusé, il ne sait plus s’il est artiste ou trader. Sans forcer le trait, on rencontre cette problématique au quotidien: l’homme moderne sait tout faire et peut tout faire. Tant mieux. La difficulté, c’est qu’à force de savoir tout faire, l’homme moderne atteint la perfection et donc par là même, une certaine forme de médiocrité. Perdu entre rêve et réalité, l’homme moderne aurait besoin d’une bonne leçon de morale de la part de ses prédécesseurs: Socrate, Platon, Parménide, Lucrèce, eux savaient raisonner. Il manque à l’homme moderne la persévérance et la sagesse. L’acceptation de sa solitude et de l’idée qu’il va mourir. De cela il ne faut pas déduire qu’un bon verre de vin n’est pas de rigueur pour sortir de cette mascarade. Dans “Nuit Rhénane” Apollinaire écrit: « Le Rhin, le Rhin est ivre où les vignes se mirent ». Si le fleuve peut être saoul, alors c’est dans la boisson éternelle que l’homme moderne retrouvera son identité. Claret, crémants, grands vins, buvons, Messieurs, buvons!
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