Quentin Lechemia de MyBandMarket à Uplust
Pour ma reprise de la rubrique Entrepreneuriat d’Hurluberlu, j’ai décidé d’interviewer un jeune serial-entrepreneur lyonnais expatrié à Paris. Son nom est Quentin Lechemia, il est entre autre le fondateur de MyBandMarket, MyBandNews, EuroMusic Contest, Loodon, Uplust (anciennement Pornostagram), ai-je oublié quelque chose ?
Un entrepreneur digital, autodidacte et connecté qui a fait de sa passion pour le code, de jolies réussites.
Musicien à succès dans une précédente vie, il entreprend à tout va à compter de sa 21ème année. Et très vite il fait émerger des concepts web innovants.
Travailleur acharné, selon ses proches, il passe plus de nuits à coder qu’aller boire des verres. Ce féru de nouvelles technologies n’est jamais à court d’idée, et dans ces journées de 17h, il a le temps d’en développer pas mal.
Vous aurez compris, il n’y a que le travail qui compte pour lui et il le démontre au travers de cette interview qui commence par survoler l’ensemble de ses créations, pour finalement se concentrer sur la personne-même de cet entrepreneur digital.
Tout d’abord, comment t’es venu l’idée de MyBandMarket ?
Après ma licence d’expertise-comptable, je me suis inscrit en Master à distance et je suis parti à Londres faire un stage au Tin Pan Alley Studio, un prestigieux studio de musique, pour m’occuper de leur communication. J’ai pu rencontré là-bas un grand nombre de musiciens pro comme amateurs. C’est à ce moment là que j’ai commencé à vraiment m’intéresser à l’entrepreneuriat musical, parallèlement aux cours que je suivais à distance. En discutant avec les artistes, beaucoup me disaient qu’ils avaient du mal à estimer leurs cachets pour des prestations Live. Une idée m’est donc venue : et si je développais un algorithme qui permettrait de coter les musiciens en fonction de leur popularité sur le web.
En rentrant en France, j’ai donc développé jour et nuit cette idée, et en un peu plus de trois mois la plateforme MyBandMarket était née. Les artistes pouvaient alors s’y inscrire gratuitement tandis que les bookers pouvaient les retrouver selon certains critères comme un budget, un style musical ou une ville. Parallèlement, les musiciens pouvaient recevoir une estimation de leur valeur sur le marché du Live et ainsi négocier des petits cachets plutôt qu’être payé 3 bières pour leur prochain concert.
Ça, c’était le MyBandMarket version 1.0. A présent, c’est bien plus qu’une simple plateforme de booking. Pour tout te dire, on s’est très vite rendu compte que ça ne pouvait pas vraiment fonctionner financièrement parlant. Le marché du booking est une niche où le paiement au black est trop répandu. On a donc préféré dériver sur des concepts qui gravitent autour du live, des musiciens et des fans.
Peux-tu nous pitcher le concept MBM 2.0 ?
MBM 2.0 c’est un propulseur de concepts musicaux originaux et innovants, à la pointe de la technologie. Ça regroupe plusieurs projets qui tournent autour de notre algorithme ELISE : MyBandNews, l’EuroMusic Contest et enfin Loodon.
Il y a tout d’abord le site d’actualités MyBandNews. Fin 2011, j’avais commencé à faire un blog avec une ligne éditoriale similaire à celle des sites anglosaxons comme Pitchfork. On parlait de groupes qui ne passaient pas forcément à la radio. Et très rapidement, ça a pris, à tel point qu’aujourd’hui, on est devenu une plateforme d’actualités musicales à part entière publiant une quinzaine d’articles par jour. Thomas Martin gère le webzine avec brio et les labels / marques nous sollicitent régulièrement pour des partenariats et opés spéciales. Nous avons également intégré la régie publicitaire de VICE il y a 2 ans, AdVice.
La grosse valeur ajoutée de MBM, c’est clairement l’algorithme que nous avons développé au fil du temps. ELISE est aujourd’hui assez puissante pour détecter des artistes qui vont marcher dans les prochains mois. C’est ce qu’on appelle du « big data musical ». On récupère tous les jours des millions de données que ça soit dans le web social comme Facebook, Twitter, Instagram ou dans le streaming comme Spotify, Deezer, Soundcloud, ou encore dans les médias. ELISE puise toutes ces données, les traite et nous envoie ensuite des alertes sur des groupes qui commencent à percer, le tout selon différents indicateurs.
On a alors constaté l’attrait que pouvaient avoir les marques pour la musique indépendante, et on s’est dit qu’on pouvait vendre nos services à ces dernières, vendre des concepts musicaux originaux comme notamment l’EuroMusic Contest, notre Eurovision 2.0. On a développé ça nous même l’année dernière et ça a cartonné.
Notre prochain projet s’intitulera Loodon, date de sortie prévue début avril. C’est un géolocaliseur de musiciens qui répond à une question toute bête : comment contacter un musicien ? Si tu veux organiser un événement, ou jouer avec un musicien, comment tu t’y prends pour rentrer en contact ? Grâce à Loodon on va mettre en relation tout ce monde là, d’une façon enfantine.
Avec ces différents concepts à succès, on a conçu une vraie offre technologique à disposition des entreprises qui veulent investir le monde de la musique. Aujourd’hui, on est une petite équipe de 8 personnes vraiment cool et on va continuer à inventer de nouveau concepts innovants, tu peux en être sûr !
Tu peux nous parler un peu plus de EuroMusic Contest, ta solution 2.0 de l’Eurovision ?
On est parti d’un postulat simple : l’Eurovision est une émission qui n’est pas adaptée à notre génération. On a donc voulu créer un site alliant nouvelles technologies et artistes indépendants, plébiscités par les populations européennes.
40 pays, 1 gagnant par pays déterminé à l’issue du nombre de votes, puis un jury détermine les 10 vainqueurs, on vote et au final il n’en reste plus qu’un. Le vainqueur 2014 était les lituaniens de Deeper Upper, un groupe vraiment talentueux, d’un style unique.
On a réussi à convaincre de gros partenaires comme le Nouvel Obs ou encore Euronews et ça a été un vrai succès. En un mois, on a fait plus de 1,4 millions de visites uniques, 350 000 votes uniques et 3 500 groupes inscrits dans les 40 différents pays européens représentés.
Tous ces chiffres prouvent qu’il y avait une véritable attente, et on a réussi ça avec très peu d’investissement financier. Alors maintenant imagine qu’on le refasse avec un gros budget, et ce sera le cas, ça va changer la donne !
Tu viens de réaliser un joli tour de table pour ta levée de fonds du mois dernier, 250 000 euros, comment selon toi on peut se financer en France ? C’est plus facile qu’avant ?
Je n’ai peut être pas assez d’expérience pour te répondre d’une manière très intéressante, mais je dirais que le meilleur moyen c’est de faire du chiffre. Après, le problème quand tu es dans une société innovante qui travaille sur sa R&D, comme nous, c’est compliqué pour se financer car il faut des développeurs, et le chiffre d’affaire ne se fait pas tout de suite, on passe par de longs process de développement. A ce stade, le meilleur moyen ce sont donc les aides publiques à l’innovation comme celles de la BPI France, le statut Jeune Entreprise Innovante… mais ce sont des procédures relativement longues. Un autre moyen très pratique quand on a la chance de tomber sur les bonnes personnes, et pour nous c’était le cas, ce sont les Business Angels. S’ils voient l’intérêt de ton business, ils foncent dans ton projet et peuvent t’apporter beaucoup par leur propre expérience ! Entre Alexia Laroche-Joubert et Michel Masson ou Serge Mathieu (producteurs de Notre Dame de Paris), j’ai clairement eu cette chance là pour mon premier tour de table.
Quels sont tes projets pour MyBandMarket avec ces nouvelles ressources ?
Le premier est le lancement de Loodon sous peu, c’est un projet dans lequel on s’est énormément investi ces derniers mois, et on croit à sa réussite dur comme fer. On a pu négocier de jolis partenariats avec des artistes (re)connus. Et puis continuer à développer ELISE, pour qu’elle prédise de manière toujours plus optimale les tendances musicales des prochains mois, avec des cibles de fans toujours plus précises. Quel âge a le public d’un artiste ? Quel sexe ? D’où vient-il ? C’est hyper important pour une marque, et elles sont friandes de ça. De plus en plus de marques préfèrent dépenser moins d’argent dans de l’endorsment mais privilégier des artistes qui émergent, pour ensuite les accompagner davantage dans leur carrière et rayonner avec eux. On est clairement sur ce créneau là, on rapproche des artistes prometteurs avec des marques qui ont compris la puissance de la comm’ musicale. Tout le monde est donc content.
Comment vois-tu le futur de MyBandMarket ?
Je veux que MyBandMarket soit le Rocket Internet de la musique. Qu’il y ait plein de projets qui passent par nous, qu’on puisse ainsi développer des concepts et constituer ensuite un catalogue de solutions musicales innovantes qui ont prouvé leur efficacité.
Tu as entrepris plusieurs sites qui se révèlent être des succès, quels sont les secrets selon toi pour monétiser l’audience de site ?
Je ne sais pas s’il y a un secret, surtout dans ce milieu-là, mais disons qu’il est essentiel de faire des partenariats intéressants avec des entreprises, et pour ça, il faut connaître sa cible. Pour MBN, ce sont les 18-30 ans, urbains, avec une très grosse base parisienne. On a une ligne éditoriale bien définie où les mélomanes se retrouvent.
Jusqu’à présent ton terrain de jeu était l’univers de la musique, mais avec la sortie de ton site Uplust (anciennement Pornostagram), un « Instragram sexy voire pornographique », tu n’as pas eu peur d’être perçu comme un pornographe ?
(rires) Non je ne suis en rien un pornographe, et pour tout te dire je n’y connais rien dans ce secteur, mais il me fait rire car il permet une imagination sans fin… j’adore imaginer des campagnes dans le sexe car on peut être très drôle, mais aussi très fin, les bonnes idées peuvent fuser très vite.
Pornostagram c’était à la base une blague, un délire. Je ne pense pas que ça soit l’idée la plus originale du monde, mais j’ai la chance de pouvoir développer mes idées. J’ai donc créé de A à Z toute la plateforme, j’ai codé tous les filtres photo façon Instagram. Lancée en 2013 en exclusivité sur Vice, ça a fait son petit buzz en France, on a eu très vite 10 000 utilisateurs, et en quelques mois on marchotait bien avec quelques centaines de milliers de vues par mois. Ça faisait bien marrer les journalistes, et ils reconnaissaient une idée intéressante pour le secteur. C’est pour ça que la mayonnaise a prise. On a eu directement de la très bonne presse et la suite était le fruit d’un cercle vertueux.
Tu as une anecdote à nous livrer sur Uplust ?
Parfois la vie fait bien les choses. En mars 2014 il y avait eu le scandale du jeu Flappy Bird (qui avait été retiré des stores), et j’ai surfé sur cette vague là. J’ai créé en quelques pauses café le jeu Fappy Guy (Fappy veut dire « branlette »), un dérivé coquin mais marrant d’un cartoon, où une tête de vieux papy devait naviguait sans toucher des dessins de sexes en érection et des paires seins. Mon jeu a buzzé aux Etats-Unis, ça a été relayé par notamment le Daily Dot. On leur a alors envoyé un petit mail disant « Hey mais vous avez vu qui a développé le jeu Fappy Guy ? C’est Pornostagram ! ». Ils nous ont alors interviewé et ont pondu un article sur Pornostagram. C’était le début du buzz mondial, on a eu des centaines et des centaines d’articles en quelques semaines : le Huffington Post USA, The Guardian, Europe 1… et j’en passe. Je ne m’attendais vraiment pas à un tel succès. Ça a tellement bien marché d’ailleurs que Instagram est venu nous voir pour nous demander de changer de nom. Ça me semblait normal, et on a opté pour Uplust. Ça ne me plaisait pas d’avoir le mot « porn » dans le nom du site. Je ne voulais pas qu’il devienne un site porno dégueulasse comme on le voit souvent aujourd’hui… je voulais en faire un vrai réseau social pour adulte, sans censure.
La communauté a bien perçu le changement de nom en « Uplust » ?
Lorsque j’ai changé le nom en février, le trafic a chuté en France. Le terme « Lust » (luxure) est peu connu par les français. Mais aux Etats-Unis… ça a boosté notre trafic. Maintenant notre trafic est à 80% américain. On fait entre 1 million et 1,5 million de pages vues par jour, et 170 000 utilisateurs sont inscrits à Uplust. C’est une affaire qui roule. On est en train d’intégrer le business model et on vient de conclure une levée de fonds auprès d’un gros acteur du milieu. Je ne peux pas en dire plus pour l’instant.
Quel est le futur business model ?
C’est une offre freemium de start-up « basique », avec des petits packs, plus de filtres, des options supplémentaires… Toujours pour faire quelque chose de marrant, décalé et innovant pour le secteur.
Entreprendre c’est difficile, on est souvent seul pour décider, et prendre des risques, tu n’as jamais baissé les bras ?
Si j’ai bien failli tout lâcher en 2012. Je me suis dit que ça ne servait à rien de continuer. Que ça n’allait pas marcher. Je bossais près de 17h par jour, comme toujours d’ailleurs ! A cette époque, j’en avais vraiment marre, je n’avais plus de temps pour moi. Je me disais alors que je pouvais partir et choisir un chemin moins tortueux, bosser dans une major par exemple et m’éclater différemment. A ce moment là, Barclay (Universal) proposait un job dans le social media. J’ai fini dans la shortlist pour le job puis je n’ai pas été pris. Ça a été un sacré coup de boost ! Je me suis dit après ça que j’avais été stupide de baisser les bras. Je ne serais pas là si j’avais été pris pour le travail.
Un musicien est dans un certain sens un entrepreneur, pour toi c’était une continuité ? En somme ça t’a aidé ?
C’est vrai, un musicien entreprend, il compose, produit, se dote d’un budget, cherche des dates. Même si je ne pense pas avoir été timide dans ma jeunesse, je pense que la musique m’a permis de me décomplexer. Le fait de faire des concerts devant 8 000 personnes, qui sont tous là pour danser, ça pousse à donner le meilleur de soi-même. Et je pense que ça m’a aidé lorsque je devais pitcher devant 400 personnes par exemple ou des investisseurs.
Selon toi quelles sont les qualités qui font un bon entrepreneur ?
Clairement, la persévérance. Il faut être persévérant et curieux. J’ai un problème avec les gens qui disent « je ne sais pas faire » et point. J’aurais été ce type de personne, je n’aurais certainement jamais rien appris, et je ne serais pas là où j’en suis. Ne pas savoir c’est normal, mais c’est pour cela qu’il faut apprendre. Google, c’est un peu mon école, j’ai passé des centaines d’heures sur les tutos et autres forums.
Tu as une devise ?
C’est une citation d’Albert Einstein, que certainement beaucoup de personnes connaissent… Elle peut me définir en soit car ça a toujours été mon truc : « l’imagination est plus importante que le savoir ». Toutes les idées que j’ai eues, je n’avais clairement pas les connaissances pour les créer, les coder. Du coup j’ai tout appris sur le tas et, étant curieux, ça aide !
Y-a-t’il un entrepreneur que tu admires ?
Non pas particulièrement. En fait, c’est ceux qui ne réussissent pas qui devraient être admirés. En France, la culture de l’échec est quasi inexistante, c’est un problème et c’est dommage. Je connais des entrepreneurs qui ont malheureusement raté, qui sont revenus à un train de vie plus stable et tranquille. Ils sont souvent vus comme des « échecs » par beaucoup de gens. Ce n’est pas normal, ils ont tenté quelque chose, ils ont essayé eux au moins.
Heureusement, on a une démarche plus ouverte maintenant sur l’entrepreneuriat, on regarde ce qui se passe dans la Silicon Valley. La France s’est dotée de la French Tech et il y a un vrai écosystème qui commence à se créer. Les jeunes le comprennent et sont d’ailleurs de plus en plus motivés à développer leurs idées.
C’est vrai, un sondage mené conjointement par MoovJee, APCE, OpinionWay et CIC en janvier 2015 révèle que 34% des élèves en lycées professionnels et des étudiants souhaitent se lancer dans une aventure entrepreneurial. Quels conseils pourrais-tu donner aux jeunes qui souhaiterait se lancer dans un projet web ?
Sincèrement le premier conseil que je leur donne, et je le dis aussi aux adultes, c’est apprenez le code ! C’est tout bête, mais quand je code, je fais des algorithmes, des logarithmes népériens, des fonctions exponentielles… tout ça ce sont des trucs qu’on voit au lycée et on se demande « mais pourquoi je fais ça ? A quoi ça me sert ce truc ? »… Le code c’est une manière originale et ludique de faire notamment des maths !
Une illustration de la pertinence de mon propos. Des entrepreneurs qui ont eu des bonnes idées mais qui n’ont pas eu les fonds pour les développer, j’en connais des tonnes, et leur soucis est pratiquement toujours le même. Ils ont 10 ou 15 000 euros de coté au grand maximum, et ils dépensent tout dans un prestataire externe pour faire leur site internet. Ils se rendent vite compte que le rendu n’est pas toujours ce à quoi ils s’attendaient. Les fonctions ne sont pas toutes là, ou quelque chose cloche… ils sont obligés de réinjecter de l’argent dans le site pour corriger ces problèmes… et ça devient vite la banqueroute. Si tu sais coder, ça peut te prendre du temps, mais tu peux déjà pas mal te débrouiller et ça, sans sortir un euro. T’imagines les économies que j’ai faites depuis tout ce temps là en apprenant le code très tôt…
Ça s’apprend de savoir diriger une équipe ?
Oui bien sûr et je pense qu’à ce niveau là, j’avais il y a encore quelques mois de grosses lacunes. On apprend sur le tas, et en étant curieux, on lit des articles de management, on écoute d’autres témoignages… c’est un travail de tous les jours.
Et sincèrement, même si ce n’est toujours pas parfait, j’ai déjà vu l’évolution.
Est-ce que tu accompagnes des entrepreneurs dans leurs aventures ? De près ou de loin ?
Je me fais moi-même hyper conseillé ! On apprend tous les jours aussi. J’ai la chance d’avoir dans mon entourage des personnes fortes de leur expérience et qui comptent pour moi. Mon père tout d’abord, parce que sans lui je ne serai pas là, il m’a aidé dès le début. Ma cousine Romy Roynard m’a aussi accompagné et aidé ces derniers mois à voir toujours plus grand. Et enfin, Patrick Marché, qui est aujourd’hui mon associé, un homme génial avec qui j’ai des liens très forts et qui m’accompagne notamment dans mes levées de fonds. Très clairement je ne serais pas là sans eux.
C’est une chance et c’est pourquoi j’aime aussi conseiller des jeunes entrepreneurs, malgré ma courte expérience. Il m’arrive régulièrement de faire des Skypes avec des entrepreneurs qui ont des idées et qui veulent me les pitcher. Je me prête au jeu, c’est le genre de truc que j’aurais aimé qu’on me fasse à mes débuts !
Pour toi quel est l’événement start-up qui t’a marqué en ce début d’année 2015 ?
Il y a un truc qui m’a marqué, c’est Uber. Pas très original, je te le concède. Le 16 mars dernier il y a eu une perquisition au siège d’Uber France, dans le cadre d’une enquête sur son service de covoiturage UberPop. Ça me choc car je pense qu’Uber est un service tout simplement génial. Ce concept est très américain dans le sens où « tout le monde peut travailler ». Je prends UberPop trois à quatre fois par semaine car quand je sors du bureau, il n’y a plus de métro généralement, et les gars sont à chaque fois super sympas. Un grand nombre bossent pour boucler leur fin de mois, et je comprends ça. C’est sûr que ce n’est pas facile pour les taxis, qui payent leur licence très chère, mais voir des lobbys empêcher la liberté d’entreprendre, ce n’est vraiment pas normal. Les plus pénaliser, c’est nous en fin de compte.