Culture G

Economie – Les oubliés de la République Démocratique du Congo

Partager cet article

La République Démocratique du Congo que devient t-elle ?

Dans l’œil du cyclone médiatique, il y a les sujets qui sont traités, parfois même jusqu’à l’indigestion et puis les autres.  Au petit jeu de la sélection de l’information, la République démocratique du Congo semble être la plus concernée.

Depuis 1996, le pays est le théâtre du plus grand génocide que le monde ait connu depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. En effet, on estime que plus de 6 millions de personnes y ont trouvé la mort et cela dans l’indifférence générale.

HISTORIQUE

L’histoire commence en 1960, lorsque la République démocratique du Congo, cette ancienne colonie belge grande comme quatre fois la France et située au sud du continent africain arrache son indépendance. Disposant de ressources naturelles exceptionnelles notamment en bois  grâce à la forêt équatoriale qui la traverse. Le pays regorge d’or, de coltan, de cobalt, d’argents et de cuivre. Bref un endroit idéal pour installer sa civilisation si on est un joueur d’Age of Empire. C’est ce qu’ont compris depuis longtemps les seigneurs de la guerre qui pillent  les ressources minières du pays depuis tant d’années.

Carte du congo / Les oubliés de la République démocratique du Congo

Mais les choses ont vraiment commencé à s’envenimer lorsqu’en 1996, à la fin du génocide Rwandais des milliers de Hutus décidèrent de rejoindre la République démocratique du Congo (RDC) afin de trouver refuge auprès de son voisin. Parmi eux des femmes, des enfants mais aussi d’anciens tortionnaires qui ont senti le vent tourner. Forcément,  les Tutsis  alors au pouvoir au Rwanda  prennent mal cet accueil offert par leur voisin et décide d’attaquer le Congo. Un certain Laurent-Désiré Kabila se retrouve au pouvoir, dictateur qui a tout du parfait tirant africain et qui pille les richesses du pays comme bon lui semble. Vivant dans le luxe et la luxure pendant que la majorité du territoire est à feu et à sang. C’est donc la première guerre dans le pays avec toutes les horreurs que cela comporte.

Deuxième acte entre 1998 et 2001, où le pays est de nouveau le théâtre d’une guerre impliquant jusqu’à six pays africains. Sans rentrer dans les détails qui sont tout de même assez complexes, les Congolais se rebellent contre l’occupant Rwandais.  De nouveau le pays est la scène parfaite pour un mauvais western américain type Règlement de compte à OK Cora mais sans budget.De petits groupes armés essayent de prendre tour à tour la part du gâteau avant de filer dans la nature. Les mercenaires se suivent et se ressemblent, même profil, même âge, même profession et surtout même façon de fonctionner. On se pointe dans les villages, on viole pour impressionner, on réduit en esclavage les maris humiliés d’avoir été incapables de réagir face à l’acte de barbarie auquel ils venaient d’assister et on exploite une mine de diamant, espérant en avoir mis assez de coté avant que la communauté internationale ne réagisse ou que mon voisin jaloux ne veuille me prendre la place.

En 2001, Joseph Kabila   remplace son défunt père à la tête de la République démocratique du Congo, car en la matière, on ne change pas une équipe qui gagne. Cependant en 2006 se posant en défenseur de la minorité tutsie congolaise, il crée le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). En janvier 2007, il accepte de faire entrer ses troupes dans un nouveau processus d’intégration à l’armée nationale ce qui lui permet de prendre légalement, en échange, le contrôle de territoires qu’il convoita. Tous les petits chefs qui gouvernaient  en despote dans différentes parties du pays se retrouvent au sein du gouvernement officiel congolais, permettant ainsi de rassembler tout le monde sous la même bannière et en Janvier 2007 c’est enfin la fin de la deuxième guerre.

Alors que l’élection présidentielle de 2011 avait porté un immense espoir de pacification et de démocratisation après 49 ans de dictature et 13 ans d’instabilité politique, la réélection de Joseph Kabila n’a pas marqué de réel changement, de même que sa réélection en 2011. Et le Rwanda, qui s’immisce allègrement dans les affaires intérieures de la la République démocratique du Congo depuis 1994, a toujours une place aussi importante et destructrice dans la politique intérieure de son voisin congolais. Plus d’explication avec cette vidéos qui date de 2011 mais malheureusement demeure très actuelle.

 LA COMMUNAUTE INTERNATIONAL 

La République démocratique du Congo a reçu 140 milliards de dollars d’aide en 5 ans, mais puisque l’Indice de Développement Humain du Congo a chuté à la dernière place du classement mondial pendant la même période, on peut en déduire que l’aide n’est pas arrivée dans les bonnes mains.

L’ONU a également sur le sol de la RDC la plus importante force armée qu’elle ait jamais soulevée avec 17 000 hommes sur le terrain depuis 1999, mais les Casques bleus sont parfaitement impuissants et ne peuvent pas remplir leur mandat de protection des Congolais, ce qui renforce le sentiment d’injustice au sein de la population.

En 2010, l’ONU a renvoyé une vague de Casques bleus, avec encore une fois la volonté d’éradiquer les violences dans le pays, mais jusqu’à preuve du contraire, les résultats sont très loin d’être satisfaisant d’un point de vue des droits de l’homme.

La justice internationale par le bras armé de la cour pénale international a tenté de juger des anciens chefs de guerres et notamment Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chu, des gentils garçons qui avaient le profil parfait pour jouer dans le prochain Hight School Musical, mais ils ont loupés le casting de Disney Chanel…  Malheureusement faut de preuve, les accusés ont été relaxés et relâchés dans la nature.  On a jugé Milosevic pour les crimes commis en ex-Yougoslavie, mais on ne touche pas aux dictateurs africains, ainsi va la vie.

Normalement, il n’y a pas de fumée sans feu, mais ce dicton ne semble pas s’appliquer aux problèmes récurrents qui frappent le pays depuis plus d’une décennie. Le constat est alarmant, alors que les États-Unis ce sont auto proclamés gendarmes du monde depuis la fin de la guerre froide, aucune intervention militaire n’a été menée par l’Occident en République démocratique du Congo, voire pire, certaines enquêtes affirment que l’Occident soutient les tortionnaires .

Sur qui jeter la pierre alors même que les grands médias français n’abordent jamais le sujet, allant même ignorer jusqu’à son existence. Y-a-t-il un degré d’importance dans l’horreur humaine qui permettrait ainsi de sur-médiatiser certains sujets tout en oubliant d’en traiter d’autres? Alors bien sûr, tout le monde connait l’existence du dramatique génocide Juifs, un peu moins celui qui a eu lieu en ex-URSS durant presque tout le régime  communiste, et en ce qui concerne ce qui se passe en Afrique, c’est à peine si la bulle médiatique à envisager le sujet dans l’un de ses éditoriaux.

On est pas des spécialistes de la politique internationale et on ne se revendique pas comme tel. Simplement on est en droit de se poser certaines questions sur la façon dont l’information est traitée. Comme une vache à lait et encore d’origine transgénique, avec les sujets qui font vendre et le reste. Alors on nous rabat les oreilles avec l’insécurité en France, au moins une dizaine de couverture par mois pour chaque grands quotidiens français qu’il soit de gauche ou de droite, sans compter la télévision et ses enquêtes navrante sur la délinquance. Système de moulin qui fait du vent pour vendre du papier, et booster son audimat, mais qui ne s’intéresse pas aux vrais sujets. Ceux qui ne sont malheureusement pas lucratifs et qui concernent pourtant un nombre incalculable de vies humaines. De quel droit l’existence des Congolais auraient-elles moins d’importance que celle du peuple Syriens, Egyptiens ou Turcs, en proies malheureusement eux aussi à la violence de l’Etre Humain en vers son prochain mais avec une couverture médiatique quasi permanente.

Alors c’est vrai qu’en ce qui concerne la République démocratique du Congo, beaucoup de questions demeurent sans réponse, et  il ne me faudrait plus qu’un bagage en droit pour aborder de manière complète un sujet aussi complexe et de facto si peu traité.  Simplement une certitude demeure, pour le prochain journal de 20h, ne croyez-vous pas qu’il y a plus important que le salon de la  charentaise à  Quimper ou l’ouverture du marché au truffe de Richerenches?

Si vous le croyez, je vous invite à consulter le site de l’ONU sur la question et à signer cette pétition en faveur du droit des femmes, car comme disait Chateaubriand, « le péril s’évanouit lorsqu’on ose le regarder »….

 

Related posts

Et si le français était la langue la plus parlée ?

Alexandre

Le malaise de la chirurgie en France

Coupe du monde, pourquoi ça dérange ?

Hurluberlu et ses ami(e)s